Lou Rivaille et Magnetic Orchestra, une soirée d’été enchantée !
Meyras, un petit village entre la montagne ardéchoise et le sud Ardèche, sur la rivière éponyme, près de sa source : un concert de jazz fin août. Mon ami Patrick Morlé qui organise une quinzaine de manifestations culturelles chaque année dans ce village m’a dit : « Viens, ce soir, c’est top ! ».
J’y suis allé et grand bien m’en a pris !
Je ne connaissais pas Lou Rivaille, ce fut un bonheur : une très jolie voix, douce, souple, vive, rapide et précise, chaleureuse et charmeuse, intime ou souvent plus expressive au gré du moment, parfois mélancolique, parfois espiègle, une voix qui invite à de belles émotions, un art vocal et un art du jazz accomplis, et un scat comme on aimerait l’entendre plus souvent, plein de liberté, de musicalité, de créativité…
Plus de la moitié des thèmes de ce soir furent chantés en son temps par l’immense Ella Fitzgerald.
Lou l’a écoutée, sans oser comparer, on peut paraphraser France Gall : « Lou, elle l’a ».
Lou était portée par l’accompagnement du trio Magnetic Orchestra, riche et sobre à la fois, irréprochable, d’une efficacité parfaite, entièrement consacré à la mise en valeur de la chanteuse.
Pour l’occasion, ce beau trio accompagnateur et néanmoins joueur était composé de Linda Gallix, pianiste inspirée, aux côtés de son mari François Gallix à la contrebasse provocante, et de l’exemplaire Nicolas Serret à la batterie.
Après une énergique intro instrumentale sur On Green Dolphin Street où le thème fut doublé admirablement par la contrebasse, Lou a rejoint le trio avec Four, puis le fameux Bluesette présenté comme « le second hymne belge ! », Toots Thielemans doit jubiler au paradis des musiciens, puis My One And Only Love où le chorus de piano m’a littéralement « mis les poils »…
Par la suite, au cœur d’une série d’autres grands standards, nous a été donnée la pépite de la soirée : Four Brothers dans la version virtuose de Mimi Perrin qui chantait la partie de sax alto avec son ensemble des Double-Six, une des plus belles expressions françaises du jazz dans les années 60… Lou y fut parfaite de vélocité, de mise en place, de justesse, de diction, d’espièglerie. Tout y était ! Une prestation vocale et instrumentale de haut vol par des musiciens en verve, devant une salle quasi pleine, un auditoire attentif, captivé, ravi. bref, une soirée d’été enchantée.