Autre lieu, autre inauguration de saison. Après le Hot club de Lyon le 11 septembre le Jazz Club de Savoie ce vendredi 13 pour son concert hebdomadaire (tous les vendredi soir: cela fera quarante concerts du vendredi 13 septembre 2024 au vendredi 13 juin 2025 !) pour la quarante-septième saison ! (Gloire aux pères fondateurs!!!). Et ce soir il y a quelques « pointures »!
Rubinho Antunes (trompette et bugle) brésilien, vivant actuellement dans la région tient à faire connaître le répertoire de l’Amérique Latine. Ainsi, ne manque-t-il pas de jouer des thèmes qui sortent des standards de la musique brésilienne connus en Europe, et de préciser à chaque fois l’auteur du thème. Le concert commence par Amambaia (Cesar Camargo Mariano, pianiste et compositeur), c’est à dire la fougère, traduit Dan Dumon (à la guitare). Cela groove par la magie du percussionniste Adriano DD Tenorio et le jeu en accord d’Alfio Origlio au piano.
Rubinho Antunes propose une de ses compositions Sobre Nos qui est un thème « d’ambiance », avec un marquage spécifiquement latin contribuant au charme du thème. Tournerie d’enfer aux percussions ; 4/4 piano et bugle. Passionnant.
Avancer propose une ouverture plutôt cool, mais le thème est bien moderne (Russel Ferrante) ; Ave Rara (Edu Lobo et Aldir Blanc) commence par une ligne de guitare et de basse, se poursuit à travers la complicité des percussions et du piano : jouer à se retrouver à travers des marquages rythmiques proposés et partagés ! La contrebasse de Marcel Bottaro venu de Sao Paulo participe à cette fête. Le thème se termine comme souvent par le trait de bravoure rubato du trompettiste. C’est avec Ascendances (Alfio) que le set s’achève, après avoir mis le feu, vécu la transe des improvisateurs. Alfio innove toujours sur ce thème et cela est réjouissant ; Le dialogue piano-percussions est encore une fois envoûtant et la transe s’installe. Le public est aux anges.
Dans le second set Amazon River (Dorival Caymmi) déploie son cours large, puissant et tranquille. Au piano, jeu en accords encore. Jacomo (Alfio) connait une intéressante déclinaison brésilienne… à 250′ à la noire, où les doubles croches du piano puis de la trompette abondent. Débit brésilien-bop sans doute!
Grande introduction de piano pour Reminiscenciasde Genios (Joao Bosco et Aldir Blanc). C’est un ravissant boléro qui permet à Marcel Bottaro de déployer un chorus virtuose posé sur des accords de guitare. Rubinho raconte l’anecdote de sa rencontre avec Sylvain Luc* pour lequel Alfio a composé un thème : Sylvain.
Souvenir d’une place célèbre à Rio pour son ambiance populaire, théâtre de combats politiques : Agora é con tigo (Marcel Bottaro).
Comme rappel il y a (c’était bien le moins !), et puisqu’il faut « calmer le jeu », c’est une version très lente, réharmonisée à chaque note de Brazil (Ary Baroso ) qui clôture ce beau concert.
* [NdlR :Sylvain Luc nous a quittés en mars 2024]