03/10/2024 – Aïda Trio au Musée de Grenoble pour le Grenoble Alpes Metropole Jazz Festival

03/10/2024 – Aïda Trio au Musée de Grenoble pour le Grenoble Alpes Metropole Jazz Festival

La collaboration du Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival avec le Musée de Grenoble se confirme cette année encore, avec au programme trois concerts de jazz dans l’auditorium, salle à la sonorité remarquable.

Aïda Trio est le premier groupe invité pour cette série de concerts au musée.

Aïda Gabrielle Diop, belle, souriante est métisse, de père sénégalais et de mère européenne, tout comme sa musique.

Percussionniste, chanteuse et compositrice, elle est accompagnée au piano par Julien Ménagé et au saxophone par Louis Billette.

Facile de deviner que l’Afrique est pour elle une source d’influence évidente, mais pas que. Formée à la musique classique, Aïda a aussi souvent voyagé et s’est imprégnée de rythmes cubains, latino-américains, de musique contemporaine. C’est donc cet alliage cosmopolite qui constitue l’ADN de sa musique.

Le titre de son dernier album, dont elle jouera plusieurs morceaux, en est l’image même : Terre de l’autre côté. Aïda est constituée de la Terre, celle de ses origines, celle qui l’a accueillie, celle de son cœur. Terre qu’elle célèbre dans le morceau Heart Earth Beating. Autre terre importante et musique flamboyante : La Havane, à qui elle rend hommage également : Havana,

À la batterie, elle est déterminée, entre dans une transe musicale et répétitive qui nous emporte ailleurs, nous hypnotise. Les notes percutantes du saxophone augmentées par l’électronique, ajoutent à l’originalité de cette musique aux sonorités contemporaines.

Aïda chante. Avec son cœur et sa voix claire et délicate, elle décline ses mots en français.

Autre source d’inspiration : l’avenir de la planète, dont la musique devient l’expression. L’effondrement : le saxophone gronde, le piano se lamente, la batterie s’emballe, ils semblent désespérés par le chaos qui s’annonce. Colère générale.

Enfin, la vie quotidienne et ses tourments : Je ne suis pas de celles qu’Aïda présente comme la « rage d’un moment passé où des gens par leurs mots ont fait des maux » ! Crève seul qui, comme le dit Pascal Kober, « est exactement le contraire du vivre-ensemble », aux rythmes très africains, le piano et le sax improvisant autour d’une batterie entêtante. Tigre, celui qu’on a en nous. Musique aux prises avec ses démons.

Avec ses talentueux compères, qui apportent expression, soutien rythmique et harmonique, Aïda compose une alchimie musicale innovante et audacieuse, voire envoûtante.

Sollicité pour chanter, le public ne s’est pas fait prier !

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