Ce soir à Sorbiers à la salle de L’Échappé, Ludovic du Rhinojazz(s) et Marie-Agnès, programmatrice de la salle, accueillent Cindy Pooch en robe blanche et noire ouverte sur un pantalon de velours noir, son bras gauche paré d’un long gant de dentelle noire, devant un micro et un clavier d’effets accompagnée à sa droite de Margaux Delatour, vêtue du même imprimé, devant un clavier Korg et un autre pour les sons additionnels et à sa gauche Sébastien Martel, en salopette du même tissu, avec sa guitare et un clavier d’effets.
Les lumières du plafond sont accompagnées de quatre barres de six spots surmontés de quatre spots de style cinéma. Voici l’ambiance décrite et nous pouvons alors nous immerger dans ce moment de poésie.
Secret précieux introduit le concert.
Issemou, écrite à Yaoundé un soir où elle se promène avec sa maman tandis que déferlent des hordes de supporters masculins fêtant la victoire du Cameroun en coupe des nations !
Je saute… où elle ondule, utilise un petit bâton de pluie, elle fait chanter la salle sous une lumière rouge et jaune.
Dans Redondant d’amour, elle nous dit aimer l’idée d’ « être ensemble, d’avoir un moment qui nous appartient », nous parle de rencontres qui nous transforment et qu’on garde dans le cœur. Cindy tape avec une baguette, la boîte à rythmes est efficace et la guitare clôt ce moment sous une lumière chaude et claire.
Nyanga sera le témoignage de la coquetterie, de ces effets et du diktat de la mode. Elle se fera un plaisir de faire marteler au public les paroles de cette chanson, hymne à la possibilité de choisir sa vie. Elle rythme à la baguette, avec le renfort des effets et le tempo rapide de la guitare.
Un son enregistré entame Délicatesse puis les voix mêlées sous une lumière rouge, le bâton de pluie pour Margaux, le tempo frappé à la baguette.
In nomine corpus, titre éponyme de l’album enregistré il y a peu, arrangé par Seb Martel, nous aide à appréhender ses émotions, la signification de son corps, « dire des choses avec ce corps », tous chantent, après une intro à la guitare, « peindre le désir en or » et « décider de jouir encore ». Le ton monte, elle crie son texte jusqu’à la fin.
Le sang, au Cameroun, on dit « le sang ne ment pas », sous-entendu « telle mère, telle fille » mais Cindy explique, sous un éclairage clair, qu’il peut mentir s’il n’est pas entretenu. Le tempo au Korg, la guitare énergique, les trois voix mêlées sont accompagnés par Cindy qui tape en rythme sur son pad.
Pour Le feu, Cindy nous demande « d’être un feu ». Ce sera « une mission collective ». Le public adhère au projet et répète « le feu » jusqu’à la fin du morceau pendant cette incantation interrogative où Cindy est très engagée physiquement.
Enlève ton cœur, chanson-baume a été composé en pensant au Cameroun, elle qui a grandi à Yaoundé, cette expression est familière de ce pays. Elle retournera à Yaoundé pour enfin emmener sa Maman à la plage de Kribi, inaccessible financièrement quand elle était petite. Le tempo, la guitare répétitive, le clavier grave et la boucle lancinante, la voix avec la réverbération en font un morceau introspectif sous des lumières multicolores.
Cindy remercie, ils quittent la scène, rappelés par le public qui martèle « le feu, le feu, le feu… » Elle nous « apprend » Redondant d’amour en version « soft », en configuration guitare-voix, avec des claquements de doigts. Sous une lumière blanche et jaune clair, la guitare bat la mesure comme un cœur qui bat, Margaux rythme par de petites percussions métalliques. Le public communie avec émotion avec le groupe.
Artiste aux influences diverses, tout comme le guitariste Seb Martel, Cindy Pooch n’a de cesse de mélanger les pays, les émotions, l’amour, la famille… la vie… Annoncée comme « Chansons sans frontières », elle se révèle à nous comme la quintessence de l’art et de l’amour sous toutes ses formes.