Toutes les bonnes choses ont une fin et ce soir, c’est la fin de la vingtième édition du GAM Jazz Festival. Le Musée d’art de Grenoble reçoit dans son excellent auditorium, le dernier concert, celui de Jany McPherson Trio.
Cette pianiste, chanteuse et compositrice cubaine, installée en France, était la dernière invitée du Jazz club de Grenoble en mars 2020, juste avant l’extinction des feux avec l’arrivée du Covid-19 ! Et, c’est elle aujourd’hui qui clôt le festival.
Le public nombreux applaudit à tout rompre l’arrivée sur scène des musiciens. Cet engouement provoque chez Jany McPherson une émotion palpable. Ce supplément d’âme, auquel s’ajoute un humour et une autodérision irrésistibles, nous la rendent tout de suite très attachante.
Antonio Sgro à la contrebasse et Yoann Serra à la batterie complètent le trio.
Attachante et talentueuse, et c’est peu de le dire, Jany a donné une rare intensité à son jeu pianistique et à son chant. « A long way », son dernier album, semble être une étape importante pour elle, une sorte de regard sur le chemin parcouru. Elle nous le fait suivre au gré des rythmes qu’elle convoque. Son jeu est puissant, nuancé, fluide, enchaîne et combine des rythmes latins, de jazz américain, de blues, tout en finesse exotique. Son style est extrêmement personnel et déploie une gamme infinie de couleurs.
Jany en show-woman redoutable raconte avec simplicité et sensibilité, une histoire de vie où toutes les émotions se retrouvent, qu’elle traduit dans ses compositions dans une palette de styles très étendue : « A long way » !
Passant de la frénésie afro-cubaine de Fire in my hands, à une ballade plus douce, plus chaude et plus fluide avec Miss Butterfly. Elle nous fait valser avec El Vals de los apasionados, ou danser la salsa avec Sweet Spicy Jany. Elle convoque la mélancolie en rendant hommage à un être disparu dans A new star in the sky.
Avec ardeur et foi, elle passe des ballades romantiques, au jazz expressif laissant galoper son goût pour l’improvisation, accompagnée par une batterie fluide ou percutante et une contrebasse profonde. Le grand écart entre les rythmes ne leur fait pas peur et donne à leur musique une identité singulière. Le tout marqué par une énergie redoutable.
Jany prête sa voix chaude aux Feuilles mortes, en hommage à la France, sa terre d’accueil, et nous donne le frisson en interprétant de façon magistrale Over the rainbow, chanson romantique qui « incarne les espoirs et les rêves d’une jeunesse aspirant à un monde idéal d’amour et de joie »
Très belle conclusion à cette vingtième édition du Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival.