Le théâtre de La Renaissance nous accueille ce soir en partenariat avec le festival du Rhinojazz(s). Ce sera La Chica & El Duende Orchestra qui seront les acteurs de ce moment musical.
La Chica et Marino Palma (El Duende) sont de vieux amis qui ont reçu l’enseignement de la même professeure de piano qui les a marqués par son professionnalisme et sa capacité à créer sans barrières de genre.
La Chica, franco-vénézuellienne et El Duende aux origines afro-colombiennes mélangent avec bonheur leurs influences respectives. La Chica chantera principalement en espagnol. El Duende Orchestra, composé d’une clarinette basse, deux flûtes traversières, une guitare électrique, une contrebasse, un violoncelle, deux violons et un alto, sera dirigé par le pianiste Marino Palma.
La Chica arrive et allume de l’encens qui parfume toute la salle. Tous les musiciens sont vêtus et chaussés de blanc et la couleur flamboyante de la chevelure de La Chica est la seule note de couleur. Elle lit un texte dans une ambiance recueillie. Elle chante en espagnol, danse, rit… Elle nous souhaite ensuite la bienvenue en français.
Les pizzicati de la guitare précèdent une déclaration du pianiste en espagnol. La pièce suivante est une longue mélodie, les musiciens sur fond bleu, qui se termine par les pizzicati des violons. Elle nous parle en espagnol, la musique est collective, sur fond orange.
Elle nous explique un morceau sur un moment d’amour passionné, le moment où l’on sent que c’est important. Elle évoque un amour impossible dans The Sea qu’elle chante couchée pour évoquer la fusion de deux adolescents que leur amour impossible conduit à entrer ensemble dans la mer pour s’y noyer, un beau suicide poétique…
Elle évoque ensuite l’entraide nécessaire dans notre époque, « Je suis mieux qu’elle, en espagnol » où elle précise que la seule compétition utile est celle envers soi-même. En citant Marino Palma, elle évoque leur fusion pianistique due à leur passé d’étudiants. Elle redit qu’elle croit «au pouvoir des femmes » qu’elle essaie de le célébrer. Elle en profite pour dédier le prochain morceau à toutes les femmes.
Sa deuxième chanson en anglais sera pour évoquer les morts. Debout, elle évoque le Vénézuela et la Palestine. Elle prend un temps pour « stopper les pensées », les actualités sont trop présentes et elle réclame du temps pour l’amour et la lumière. Tout en rallumant de l’encens, elle fait chanter « hi – ho » au public… Pendant le morceau que la flûte solo entame, elle touche le sol de sa main…
Ce sera ensuite une chanson plus tribale, suivie d’une partie dansée, un air d’opéra, une longue partie de piano pour Marino, qui lui laisse le clavier qu’elle frappe, debout sur le siège ! Elle remercie et reçoit une longue standing ovation.
Elle revient pour nous dire que « la musique a des vertus de guérison » et Sola sera son dernier morceau où elle évoque l’indépendance féminine, la difficulté à se « déconstruire » du schéma imposé.
Nous noterons particulièrement la richesse et le raffinement coloré de l’habillage lumineux, très adapté.
Ne pas parler la langue espagnole a pu être un frein à la compréhension des textes, mais ce fut largement compensé par l’ambiance de cette soirée, l’engagement positif de tous les musiciens présents ce soir, leur talent et l’émotion qu’ils ont transmis au public conquis !