Ce soir, c’est le magnifique Hall Blues Club qui accueille les mélomanes à Pélussin. Cette authentique salle dédiée habituellement au blues est un lieu avec des murs en pierre, un accueil sympathique des représentants de ce club où sont exposées de nombreuses photos souvent dédicacées par les nombreux artistes français ou étrangers venus s’y produire !
Dans la salle, des silhouettes métalliques noires découpées décorent les murs en pierre (où nous remarquons des emplacements prévus pour suspendre les guitares…). Le président du lieu, Hervé Couet, nous accueille et en profite pour nous annoncer les concerts à venir.
S’installe alors sur la scène Vladimir Torres et sa contrebasse, encadré de Martin Schiffmann à sa droite devant son clavier Kurzweil et à sa gauche Tom Moretti derrière la batterie du lieu. Le premier morceau du groupe sera Bilbao Granada, premier titre de leur album Brujos sorti le 2 juin 2023, que Vladimir a écrit à l’issue d’une tournée de sept concerts en Espagne, sept jours, sept concerts de Bilbao à Grenade en passant par Valence…
Le solo de Vladimir pour She comes and goes sera suivi par un thème doux où le batteur rythme le tempo avec ses baguettes sur les cymbales. Le thème du piano, chantant, élégant, nous invite à une promenade où le batteur sourit beaucoup avec le pianiste. Vladimir est très concentré, la progression du morceau continue et il s’achève avec douceur.
Vladimir remercie alors l’équipe pour son accueil et présente ses musiciens avec lesquels il a enregistré Brujos.
Pour Baïna écrite par Martin Schiffmann, la batterie introduit un accord parfait du groupe, un enchaînement de phrases douces puis rapides, le trio sourit. Le piano grave utilise toute l’amplitude de son clavier, le batteur ses balais et la ballade mélancolique de Leaving nous entraîne dans la création de Vladimir qu’il a composée pour Ismaël, son fils aîné qu’il ne voit pas au quotidien puisqu’il séjourne en Uruguay avec sa Maman. Le trio finit cette évocation en chantant.
Le seul morceau qui est un arrangement sera Blackbird des Beatles (à retrouver en quartet sur ses albums Inicial paru le 14 avril 2020 et en solo sur Music for a Locked in Double Bass paru le 8 octobre 2021) où le talent du trio s’exprime, rythmé par les balais qui deviennent quasiment des baguettes… de plus en plus vite pour finir plus apaisé.
L’entracte nous permet d’échanger…
The t(h)ree of us, gai, rapide , énergique, chantant trouvera son explication par Vladimir : ce morceau a été écrit pour ses deux garçons et évoque le désordre, l’amour lorsqu’ils sont tous les trois à la maison !
L’introduction lente d’Extranando par le piano et la contrebasse sera suivie par un moment de plus en plus rapide, le batteur utilise ses balais, la tension monte et redescend jusqu’au point d’orgue final.
Vladimir nous donne ensuite l’envie d’entendre son prochain album en préparation (le quatrième) en nous offrant la primeur (c’est toujours un honneur du spectacle vivant d’entendre une œuvre jouée pour la première fois en public !) de Zoé’s walk qui nous entraîne dans une promenade où le chant de la contrebasse, les balais du batteur et la mélodie du piano se répondent.
Pour Strange ways issu d’Inicial, son premier album, les baguettes de la batterie, la mélodie du piano, le jeu inspiré de Vladimir sont virtuoses, rapides, les syncopes, les thèmes évoquant, pourquoi pas, la richesse de jeux dans une cour de récréation ?
Sweet Gaza II, en véritable trio qui communie et communique à merveille, est très engagé, très rapide, le thème est répété.
Le son de ce soir a été parfaitement maîtrisé, le trio est une superbe alchimie de trois musiciens qui se connaissent, s’apprécient et ont à cœur de partager un moment unique avec les auditeurs présents. N’oublions pas que Brujos signifie « sorciers » et que nous avons eu affaire ce soir à des sorciers positifs et bénéfiques !!!
Les musiciens quittent la scène et Vladimir revient nous enchanter avec un magnifique solo. Merci et on a hâte d’entendre de nouveau ce trio et leur prochain opus !
