« Voix de fêtes » – décembre 2024

« Voix de fêtes » – décembre 2024

Voix de Fêtes

 Noël puis le réveillon arrivent à grands pas, période festive où swing et glamour prévalent notamment au travers de formations plus ou moins grandes toujours accompagnées de chanteurs et souvent de chanteuses, portant avec classe la spécificité de ce type de répertoire. Si cela est magistralement le cas avec Judith Owen et ses musiciens qui signent tout simplement au travers de l’opportun «Swings Christmas» l’un des meilleurs albums de jazz vocal de l’année, trois ensembles de notre région se taillent la part du Lyon dans l’actualité de cette fin d’année, faisant particulièrement rayonner les voix des nombreuses et talentueuses chanteuses de la place. Une sélection pétillante comme le champagne, pour vous accompagner durant les fêtes. Have fun !

 

JUDITH OWEN «Swings Christmas» (Twanky Records)

Dans la foulée de son excellent double live présenté la semaine dernière (voir ici), l’incroyable Judith Owen nous revient bien opportunément pour nous faire swinguer sous le sapin illuminé, avec ce «Swings Christmas» à la fois nostalgique et pétillant de modernité, regroupant quatorze classiques de Noël dans des versions uniques et joyeuses, sur lesquels plane l’esprit de la Nouvelle-Orléans où la sexy sexa galloise est installée. Enregistré dans la Big Easy, ce nouvel album coproduit par le grammy-awardisé John Fischbach combine sessions en grande formation avec son redoutable J.O. Big Band et pépites plus anciennes remastérisées avec ses fidèles Gentlemen Callers (entendus sur le live) et la présence du vibraphoniste louisianais Jason Marsalis.

Et, que dire du résultat, alors qu’on a l’habitude de se méfier un peu des habituels plans marketing qui ont déjà souvent fait chanter Noël à des artistes de tout poil. Que Noël ou pas, bien que le mot Christmas y soit souvent prononcé, on tient là tout simplement l’un des tout meilleurs albums de jazz vocal de l’année !

Une classe qui claque dès le swing pétillant de No Better Time en intro et son parfum d’hier. Après la ballade Have yourself a merry Christmas en mode crooneuse, on dansera élégamment sur Cool Rule de Louis Armstrong où l’on sent que la voix, toujours parfaitement maîtrisée et sans aucun maniérisme, en a encore largement sous le pied. Last Christmas (George Michael / Wham) qui suit a ce «some specials» qui nous fait totalement craquer (surtout comme cela est dit), comme la pétulance appuyée des cuivres, jusqu’au final au feeling qui fout les poils. Passé un Silver bells au timing métronomique, le rythme prend du nerf pour Run Rudolph Run de Chuck Berry et ses trompettes haut perchées (Kevin Louis) avec la guitare de Dave Blenkhorn qui mène au boogie-rock.

Le chapelet de pépites s’égrène avec de plus en plus de sensualité, du slow lascif What are you doing new years Eve qui nous fait fondre, au groove nonchalant de Sleigh ride sous les balais de Jamison Ross et porté par le piano de David Torkanowsky et la contrebasse de Lex Warshawski.

Quant à la façon de Judith Owen de vous susurrer Merry Christmas, Baby à l’oreille, voilà une sexy-suggestion comme on ne vous l’a sans doute jamais souhaité, même si la version d’Elvis n’était pas dépourvue de sensualité. Autre moment à tomber, après le swinguant Winter Wonderland avec Jason Marsalis, The Christmas song (-Chesnuts roasting on an open fire) est une berceuse étoilée à la douceur féérique, entre voix claire au naturelle et piano, avec bien sûr son solo de sax du grand Ricardo Pascal, le tout d’une suavité intense avec des nuances vocales mesurées, exceptionnelles.

La sensualité c’est encore de se balancer sur le groove toujours nonchalant du Santa Baby emprunté à Eartha Kitt, standard intemporel où la dame se promène, avant que la panthère blanche -qui n’a rien à envier aux lionnes blacks du genre- nous balance un Back door Santa ( Clarence Carter) au gros son, du R&B qui envoie sur un piano pop sixties. Là, c’est plutôt clairement Noël à la chapelle soul-gospel!

Pour finir, le court standard Santa Claus got stuck avec Jason Marsalis, où la trompette bouchée surplombe une rythmique guillerette, donne un dernier aperçu de la fluidité et de la précision du band, avec une chanteuse vraiment merveilleuse qui a ici,comme parfois ça et là selon les titres, un petit côté Dee Dee B.

 

 

THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND «Fascinating rhythm(s) -The music of George Gershwin» (NOME/ L’Autre Distribution)

Associé à son grand frère Ira, le littéraire qui lui écrira des paroles, l’immense compositeur George Gershwin nous a laissé un florilège de mélodies uniques, enracinées dans le paysage sonore du New-York des Années Folles et qui ont connu un succès fulgurant, jamais démenti. Comme si le mythe de Broadway était au final éternel, d’autant que les incontournables frangins ont su magistralement combiner l’esprit des comédies musicales avec le jazz qui commençait à bouillonner dans les clubs de Harlem.

Avec ce «Fascinating rhythm(s)» paru il y a un mois, le prestigieux Amazing Keystone Big Band -qu’on ne présente plus tant il compte en son sein bon nombre de nos meilleurs musiciens régionaux- a imaginé comme un kaléidoscope célébrant le génie des Gershwin. Douze titres des années 20-30 arrangés par Bastien Ballaz (trombone) et Jon Boutellier (sax ténor, clarinette basse) qui offrent un large éventail de styles allant du swing le plus ardent aux sonorités avant-gardistes, du blues à la musique brésilienne des seventies. Chaque pièce est un terrain de jeu pour les dix-sept pupitres du big band qui met en lumière côté micro cinq jeunes talents phares de la scène jazz actuelle, Neïma Naouri, Charlotte Wassy, Fleur Worku, et les garçons Pablo Campos et Benny Benack III par ailleurs musiciens en pointe.

C’est sans doute le plus gros tube des Gershwin, l’incontournable Summertime qui entame le parcours, sur plus de sept minutes déroulées après une intro façon péplum, avant que l’arrangement de Bastien emmène la chanteuse Charlotte Wassy sous la rythmique du trio Fred Nardin (piano) –Patrick Maradan (contrebasse) –Romain Sarron (batterie) vers un jazz métissé aux sonorités parfois d’avant-garde. Benny Benack III, s’il est une étoile montante de la trompette à New-York, prend le relais pour démontrer aussi ses talents de chanteur sur Who Cares, arrangé par Jon dans l’esprit très français d’un Michel Legrand pour Jacques Demy. Un titre aux cuivres éclatants -euphémisme en parlant du AKBB-, où rayonne la guitare de Thibaut François (que l’on a pu apprécier avec Patrick Maradan aux côtés d’Hetty Kate lors du dernier Rhino).

Travaillant avec l’orchestre depuis quatre ans, Neïma Naouri dotée de vocaux surpuissants et qui a une solide expérience internationale en matière de comédie musicale prend la suite pour Someone to watch over me, où elle ajoute une touche dramaturgique à ce standard que l’on reconnaîtra par son lent tempo de contrebasse, et sa superbe mélodie qui peut faire penser à In a sentimental moon de Duke Ellington, bien que composée dix ans plus tôt !

Également pianiste reconnu de la scène parisienne, Pablo Campos (que l’on retrouvera aussi au sein de Shades, voir plus bas) est un sacré crooner comme il le démontre sur There’s a Boat, un air de Porgy and Bess ici particulièrement swinguant. C’est justement le mythique I Loves you Porgy qui suit, faisant éclore la Fleur (Worku) dans toute sa fraîcheur. Sa voix à la fois grave et fragile,comme son placement rythmique impecc’ et son swing naturel font merveille (on a déjà pu le constater dans le quartet d’Alfio Origlio ou encore aux côtés de Manu Katché) sur cette version trempée d’une trompette bouchée lascive et de flûtes alanguies, où la seule contrebasse unie aux nombreux souffleurs donne presque l’impression de la présence de cordes.

Passé Strike up the band, comédie assez loufoque façon Marx Brothers où les notes cavalent sur un rythme effréné, et dont Jon a fait un arrangement en sorte de jam entre le piano de Fred et le chorus feutré de son sax ténor, le titre éponyme surgit, ce Fascinating rhythm tiré de « Lady be Good » popularisé par Fred Astaire. Œuvrant sur son aspect explicitement rythmique, Bastien Ballaz a déconstruit le morceau où Neïma Naouri revient déployer toute la tessiture de sa voix, jusqu’à doubler le solo de saxo. Un tempo ultra syncopé traité en mode plus électrojazz groove entre les synthés de Fred et les effets sur la voix. La guitare de Thibaut s’envole dans un superbe solo de jazz-rock aérien, breaké par la batterie de Romain Sarron, avant que les voix s’en mêlent. Un pur feu d’artifices !

Entre temps, Our love is here to stay, écrit par Ira très affecté -après le décès de George en 1937, sur une de ses mélodies à peine achevée-, croise ici en duo Fleur et Benny qui rivalisent de swing et de charme avec un remarquable art du scat déployé par le chanteur.

Autre duo de charme, Neïma et Pablo réunis pour une séduisante joute verbale, un Let’s Call the whole thing Off arbitré par le sax alto de Pierre Desassis, totalement dans l’esprit léger et insouciant de l’entre deux-guerres.

Plus le répertoire avance, plus il se met à sonner plus actuel dans le temps, comme encore avec le célèbre The man I love que guitare, percussions et surtout flûtes (avec à l’honneur Ghyslain Regard) embarquent vers les rivages brésiliens des seventies. Un arrangement de Jon qui fait étinceler le placement rythmique cette fois de Charlotte Wassy.

Avec une instrumentation réduite, Bastien est allé à contre-courant pour le non moins célèbre Soon, un tempo lent qui teinte de mélancolie cette berceuse caressée par Pablo où le solo de Kenny Jeanney au sax est un modèle du genre. Et, pour clore cette somptueuse déambulation dans l’univers gershwinien, I got rythm écrit en 1930 symbolise tout le génie précurseur de George tant, on le sait, la liste des morceaux de jazz utilisant depuis ses accords est interminable. Cette fameuse forme AABA que les frères ont su imposer comme la grande spécificité de la musique américaine, ce type de squelette harmonique idéal pour l’improvisation qu’on appelle « Rythm changes ». Un dernier arrangement de Jon qui l’a déstructuré et épuré, mettant particulièrement en valeur, parmi cette belle version orchestrale, la voix de Fleur et le sax ténor d’Eric Prost.

Après celui de Judith Owen, voilà un autre album calibré sur mesure, effervescent comme les bulles du champagne qu’il accompagnera parfaitement en ces fêtes de Noël jusqu’au réveillon.

 

SHADES «Witchcraft» (Les Ptits Cailloux du Chemin / Inouies Distribution)

Après les années 20-30 célébrées à travers les Gershwin par l’Amazing Keystone Big Band, ce sont encore les comédies musicales de Broadway qui ont suivi dans les années 40-50, tout aussi légendaires, mais aussi les chansons devenues standards qui ont consacré l’art vocal des Sinatra, Nat King Cole et autre Ella Fitzgerald, qu’honore Shades dans ce «Witchcraft» (sorcellerie en français), second album après « Blues Skies» qui a fait tourner le groupe dans toute la France. Un sextet de jazz vocal original par son format, avec quatre voix accompagnées par la guitare d’Antoine Laudière qui assure les arrangements et la direction musicale, et la clarinette basse d’Etienne Quezel. On vient de quitter le jeune crooner qui monte Pablo Campos aux côté du Amazing Keystone Big Band, le revoilà au sein de Shades mêlant sa merveilleuse voix à celles de trois filles, Elora Antolin que j’avoue découvrir, et deux rhône-alpines qui nous sont beaucoup plus familières, Ellinoa et Marion Chrétien.

A leur tour, seulement entouré(e)s de cette section rythmique atypique et dépouillée, les vocalistes et leurs quatre tessitures en osmose naturelle trouvent l’harmonie parfaite pour revisiter quelques-unes des plus grandes chansons populaires du patrimoine américain, en cette mythique époque pour le jazz vocal. Une traversée en neuf étapes des grandes avenues musicales new-yorkaises où chacun emprunte les méandres transversaux de l’impro, comme dans les clubs feutrés de Harlem depuis les années 30.

Sweat Georgia Brown ouvre la déambulation avec laquelle guitare et clarinette basse se substituent à tout orchestre. Shiny stockings offre à Pablo Campos -d’abord connu comme pianiste- de révéler ses dons de crooner jusqu’à simuler vocalement une trompette, avant de se joindre aux trois filles au timbrage raccord sur The old country où l’on décellera bizarrement quelques accointances avec Cécile de Nougaro. On aime la guitare bluesy d’Antoine Laudière qui applique beaucoup de douceur au standard Saint James infirmary blues, rythmé par des percussions (?) évoquant les chaînes des esclaves, tandis que les voix toutes en retenue se teintent de gospel.

Une douceur qui perdure dans un joli assemblage avec la clarinette basse sur Grandfather’s waltz, charmant instrumental assez planant qui nous berce et nous envoûte avec une guitare aux résonances jazzy.

Entendu et évoqué précédemment dans le répertoire du Amazing Keystone, on retrouve ici l’inévitable I got rhythm, sans Fleur Worku cette fois mais sans qu’on sache laquelle des trois chanteuses de Shades est en lead sur ce titre où toutes pourraient être interchangeables. Bonne devinette pour les connaisseurs !…Toujours est-il qu’il reste un bijou de jazz vocal swinguant, frais et joyeux, avec un scat rivalisant avec la rythmique speed imposée par la guitare.

On croirait presque entendre la résonance d’un piano sur le slow langoureux de Reflections, avant de rester dans La Tendresse qui par son application porte si bien son nom, chanson patrimoniale de la poésie française très joliment interprétée par Pablo, ici nettement plus en mode chanteur à la Yves Duteil qu’en jazzman, les nuances jazzy étant apportées par les chœurs féminins qui lui répondent. Un Pablo de nouveau en mode crooner sur le titre éponyme, Witchcraft concluant cet album qui prolongera parfaitement, pour rester dans l’ambiance, ceux de Judith Owen puis du Amazing Keystone Big Band, comme vos longues soirées de fêtes.

 

SKOKIAAN BRASS BAND «Skoki Mama» (Obstinato / Inouies Distribution)

Le vivier lyonnais est décidément en ébullition cette fin d’année, et sous tous les formats, du big band (Amazing Keystone Big Band) au sextet de jazz vocal (Shades), en passant par le brass band avec le Skokiaan Brass Band qui publie son second album enregistré entre France, Nouvelle-Orléans, Bénin et Ghana, à l’image des voyages et collaborations artistiques qui ont façonné au fil du temps les contours de leur identité musicale originale. Un disque généreux (treize titres pour près d’une heure de son) réalisé, à la demande du leader François Rigaldès (sax ténor) par le réputé producteur américain Scott Billington, lauréat de trois Grammy Awards pour son travail avec le fameux Dirty Dozen Brass band -une référence s’il en est pour le Skokiaan-, mais aussi The Soul Rebels, Solomon Burke ou Irma Thomas. Autant d’influences pour nos Lyonnais qui jouent tout à la fois avec le funk, la soul, le jazz afro-caribéen, en y mêlant quelques pincées de high-life et d’afrobeat. Les dix garçons (dont huit cuivres) ont encore élargi le casting pour cet opus qui convoque des invités de choix, avec la présence du guitariste ghanéen Bright Osei Baffour, du trompettiste et chanteur Kevin Louis et son compatriote new-orléanais le légendaire chanteur John Boutté, du percussionniste cubain Isel Rasua Vall-Llosera, des Français Loïc Faucher (flûte), Riad Klaï (guitare) et Vincent Descotes (voix), mais encore l’Harmony’s Brass Band du Bénin, et surtout quatre chanteuses incontournables de la place, Lisa Caldognetto ( Glossy Sisters, avec notamment Marion Chrétien de Shades), Cynthia Abraham (nouvelle chanteuse de Bigre! où l’on retrouve plusieurs des pupitres du Skokiaan), la reine du gospel Sabine Kouli, et Anaïs Nyamé-Siliki (du trio lyonnais Wawa’s Swing).

Sunrise arrangé par le trompettiste Vincent Stéphan sonne comme un hymne d’ouverture, avant que Lisa en lead reprenne le Mama de Syl Johnson. L’intro de guitare de Big Boy (Goes West) par Riad Klaï rappellerait le son et le style d’un Osez Joséphine, avant qu’une touche latino-cubaine cuivrée fasse basculer le titre vers une ambiance festive proche de Gallowstreet. Le sousaphoniste Christophe Garaboux a arrangé quant à lui Brotherhood, standard swinguant entre jazz et pop où Lisa rayonne, puis Kevin Louis vient poser sa voix adéquate pour le vieux blues New-Orléans Delta Bound.

Les rythmes dansants donnent pleinement un air de fête au long Skokiaan/ Back to Africa arrangé par François et chanté par Sabine Kouli, en présence du Harmony’s Brass Band pour les chœurs et de deux percussionniste en invités, Jean-Baptiste Makon et Sem Aklamavo. On retrouve l’Harmony’s BB sur Takoradi qui suit, qui reste dans l’ambiance typique des fanfares avec une atmosphère de bruits de rue qui fait le lien.

Développé là encore sur près de six minutes, Méno Essomé avec le flûtiste Loïc Faucher mêlé aux percussions offre une belle orchestration d’ensemble qui lorgne pour la frénésie vers les grandes formations du funk brésilien des seventies, où ronfle le sax baryton de Fred Gardette.

Avec sa douceur ensoleillée proche de la biguine, Poussière sent les îles et chaloupe par la grâce de Cynthia et la jolie guitare de Bright Osei Baffour, avant que John Boutté applique son feeling inné sur la courte reprise du tube Sexual Healing de Marvin Gaye, soul-R&B arrangé conjointement par Vincent Stéphan et Pierre Baldy-Moulinier. Une soul plus afro quand Sabine s’attèle à Moving On, avant de laisser le micro à Lisa pour le tube pop-jazz d’Adam Levine, This Love, avec Riad Klaï à la guitare.

S’il est certes moins connoté «fêtes de Noël» que les albums précités, ce nouvel opus du Skokiaan Brass Band n’en reste pas moins, on l’aura compris, un album festif qui réchauffe le cœur en ces temps hivernaux. Mais comme pour ceux du Amazing Keystone Big Band et de Shades, il reste pleinement dans la grande famille des musiciens multi-cartes de la scène lyonnaise, comme de ses talentueuses chanteuses. A l’heure du vin chaud (à défaut de champagne…), soyons un peu chauvin !..

 

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