07/01/2025 – Duo Synantao à Baneins pour Cuivres en Dombes

07/01/2025 – Duo Synantao à Baneins pour Cuivres en Dombes

Quel bonheur en lisant la newsletter de Jazz Rhône Alpes lundi matin de découvrir l’annonce d’un concert le lendemain à Baneins réunissant Carjez Gerretsen et Rémy Poulakis !!!

Le lendemain donc, nous voici accueillis dans la salle des fêtes de la commune par, notamment, Philippe Constant, le créateur du festival « Cuivres en Dombes ». La directrice artistique Camille Marchalot a fait un excellent choix en invitant ce duo inédit pour la dernière animation de ce festival.

Les chaises disposées en arc de cercle sont d’ailleurs toutes occupées, nous y rencontrerons des mélomanes mais aussi des curieux de cette soirée, sans oublier le maire de la commune, des élus et la présidente de la Communauté de communes de la Dombes, tous ces élus remerciés par M. Constant qui fait aussi le bilan d’une excellente année musicale, faite de partage et de rencontres positives.

En parlant de rencontre, le duo annoncé ce soir s’appelle  Synantao qui signifie rencontre en grec (pays d’origine de Rémy), c’est vraiment le vecteur de ce qui nous attend !

Ce duo est formé de  Carjez Gerretsen, clarinettiste de renom qu’on avait pour notre part pu entendre en 2018 au Crest Jazz Vocal lorsqu’il était invité par le Trio Barolo (co-fondé par son père) et dont on avait pu alors apprécier la virtuosité, le talent et la générosité. Quant à Rémy Poulakis , il ne nous est pas indispensable de présenter ce musicien virtuose dont l’accordéon et la voix nous entraînent à chacune de ses interventions dans un monde de beauté, d’amour et de partage !

Lors de notre installation dans la salle, nous remarquons les deux accordéons de Rémy et les bois de Carjez, avec de petites percussions et une cymbalette. Ils ont souhaité être installés en bas de la scène, pour la proximité avec le public, et ils arrivent d’ailleurs par la salle avec un arrangement d’Oblivion mêlé à Fou rire de Richard Galliano pour nous immerger dans leur musique : partage des sons ; rapidité, fusion des thèmes, Rémy chante, Carjez utilise la cymbalette, les petites percussions évoquant le son du bâton de pluie… et le morceau se termine à la clarinette.

Carjez nous présente ensuite le cor de basset (instrument qu’affectionnait Mozart et dont la sonorité est entre la clarinette et la clarinette basse) avec lequel il interprétera How insensitive de Jobim où les solos de Rémy alternent avec son chant et la virtuosité de Carjez.

Rémy change ensuite d’accordéon, qu’il frappe. Carjez fait de même pour le tambourin, le dialogue des deux artistes est rapide, foisonnant, la cymbalette est actionnée par le pied de Carjez… Félix Mendelssohn puis Rossini sont mis à l’honneur.

Nous les retrouvons déambulant dans la salle avec le magnifique Our spanish love song de Charlie Haden et Pat Metheny nous enveloppant au son du cor de basset, de l’accordéon, du chant… Bach sera magnifié par un magnifique arrangement de Carjez où clarinette basse, clarinette, voix, accordéon sont à l’unisson et les regards que les musiciens échangent nous le prouvent…

Michel Petrucciani (dont on célébrait la veille les vingt-six ans de sa disparition) est évoqué avec Rachid, Carjez repart dans la salle à pas feutrés, Rémy se lève, Carjez revient tranquillement, ils jouent debout, la clarinette est virtuose, Rémy chante, joue, danse… la fin est plus apaisée.

Gankino Oro, chant traditionnel bulgare, musique à danser, en hommage aux chevaux, nous offre un moment gai, rapide, enjoué où la clarinette dialogue avec l’accordéon.

Carjez repart doucement tandis que le lyrisme italien sous la forme d’un extrait de La Tosca de Puccini commence délicatement à l’accordéon, Carjez revient, Rémy chante, un son profond et émouvant… L’émotion aussi est magnifiée car ce morceau, E lucevan de stelle, est un de ceux que Rémy interprétait avec le Trio Barolo cher à son cœur.

Ils ne peuvent laisser le public ému sans nous interpréter une dernière œuvre, après nous avoir remerciés pour le partage, nous inviter à une union passant par exemple par la musique, l’échange… dans ces temps où la culture est malmenée, où les manifestations sont quelquefois annulées… Rémy sera le compositeur de ce dernier morceau, rapide, gai, évoquant l’Amérique du Sud…

La présidente de la Communauté de communes de la Dombes sera une des premières à venir féliciter ce duo magnifique ; tous se pressent ensuite pour l’imiter… Malgré une fatigue qu’on perçoit à peine, après un tel engagement physique, musical et émotionnel, ces deux musiciens hors pair échangent longuement avec un public étonné, ému, sur un nuage…

Redescendons de cette parenthèse enchantée pour remercier Camille Marchalot et ses équipes et redire à Rémy et Carjez notre amour… Ce soir, ce n’était pas que du spectacle vivant qu’on apprécie par dessus tout, mais de l’Amour distillé… Quel enivrement !!!

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