Le Hot Club de Lyon, fidèle à sa réputation, affiche complet ce soir encore. Malgré une affluence record qui oblige certains spectateurs à suivre le concert depuis le bar, dont votre serviteur (!), l’ambiance est chaleureuse et l’attente palpable. Sur scène, le quartet de Rubinho Antunes, trompettiste brésilien, promet une soirée haute en couleurs avec un répertoire aux accents ensoleillés.
Le quartet de ce soir est à 85% brésilien : accompagné de Marcel Bottaro à la contrebasse, de la star lyonnaise Zaza Desiderio à la batterie et du pianiste grenoblois hybdridé brésilien Alfio Origlio (à vous de faire les calculs pour en connaître sa proportion), Rubinho Antunes présente des compositions originales, fruits de son travail durant la période de confinement.
Dès les premières notes de Sobre Nós, le ton est donné. Le son soyeux et aérien du bugle nous transporte dans une atmosphère intime et raffinée. Travessuras prend le relais, offrant à Alfio Origlio l’occasion de déployer ses talents d’improvisateur avec des arpèges envoûtants. S’ensuit une ballade, Rosi, où la contrebasse et le bugle dialoguent avec une délicatesse touchante.
Alfio Origlio interprète ensuite sa propre composition, Giacomo, installant une ambiance douce et mélancolique. Le public est conquis.
Sur le pouce, une composition récente dédiée à son pouce gauche nouvellement opéré, permet à Rubinho Antunes de faire entendre sa trompette avec une sourdine expressive. Le set se conclut en apothéose avec l’énergique « Expedições », où la trompette flamboyante de Rubinho Antunes se libère enfin.
Après l’entracte, le quartet reprend avec une ancienne composition de Rubinho Antunes, instaurant un dialogue subtil et nuancé entre la trompette et le piano. Un hommage est rendu à Rui Barossi, bassiste et ami de Rubinho Antunes, avec Réminiscências, un morceau empreint de douceur et de nostalgie. Marcel Bottaro, le contrebassiste, présente ensuite sa composition Melodia sem fim, montrant la capacité du quartet à s’adapter à différents styles musicaux.
Le concert s’achève en beauté avec Aquarela do Brasil, un classique de la musique brésilienne (composé en 1939 par Ary Barroso) revisité par le quartet dans une version étonnamment très lente et envoûtante. Une conclusion parfaite pour cette soirée riche en émotions, qui a permis au public lyonnais d’oublier un instant l’hiver et de se laisser transporter par la chaleur de la musique brésilienne.
- Rubinho Antunes : trompette
- Marcel Bottaro : contrebasse
- Zaza Desiderio : batterie
- Alfio Origlio : piano
