06/02/2025 – Joachim Expert en solo au Hot Club de Lyon

06/02/2025 – Joachim Expert en solo au Hot Club de Lyon

Joachim Expert est un pianiste (lyonnais, mais pas que…) multi-expérimentaliste puisqu’à travers les nombreux projets qu’il mène en parallèles (« Bach et le Jazz » ;  « Ero Jazz latin Quartet » (avec Claude Bakubama, Zaza Désiderio et quelques autres ) ; le « MEM » avec Mathilde Malenfant et Patrick Maradan, une harpiste et un contrebassiste) Il projette un savoir-faire et un talent qui nous réjouissent à chaque fois que nous pouvons l’entendre.

Aussi l’annonce d’un concert en piano solo au Hot Club de Lyon ce jeudi 6 février nous a mobilisés avec passion. Le Hot Club de Lyon aime bien ces soirées pianistiques durant lesquelles nous pouvons entendre quelques « pointures » comme celle de ce soir qui permet d’entretenir la mémoire du pianiste de « Chet », Michel Graillier, trop méconnu du grand public.

Pour l’heure, ce seront essentiellement des compositions qu’interprète Joachim Expert, avec lesquelles nous pouvons goûter un climat étonnant à chaque fois, et un « geste pianistique » original, comme par exemple ce Do Cluster  » où « l’accord « serré par les doigts du centre de chaque main, la ligne de basse et la mélodie pouvant être réalisées par les quatre et cinq doigts de chaque main. Le concert pensé et construit comme un tout est plus qu’une succession de thèmes. Nous aurons droit d’abord à une Ouverture (et Fermeture ou résonnent de larges accords solennels, avant que les Manga RPG, August, 30 ne fassent entendre leurs basses arpégées, leurs lignes de basse « rock », un usage orchestral du piano où l’on entend les influences de Keith Jarret puis de Brad Mehldau (« je suis un terrien annonce Joachim au début du concert, je ne viens pas de Mars »). Ah cette main droite qui martèle les accords dans River Man ou dans Paint in Green. Plus traditionnel dans Gotta blues ou dans un thème magnifique de Duke Ellington, The Stars Crossed Lovers. Joachim sait tout jouer et a même prévu un bis pour la fin de la première partie, December.

Le deuxième set propose des climats fort différents, avec Rêveries et de belles modulations, « Bill et John » qui imagine une rencontre entre Evans et Coltrane, sur fond de Walz for Debby avec ses tierces brillantes.

Nous entendrons encore Douce amère avec ses accords répétitifs, Do cluster, et une fermeture qui n’est fin qu’en apparence, à la demande d’un public réjoui. Puisque Hackensack de Monk et Things ain’t what they used to be de Mercer Ellington vont encore réjouir l’atmosphère. Le stride à l’honneur pour finir montre bien avec quelle simplicité émouvante, Joachim nourrit son talent dans la tradition et chez les compositeurs qu’il adore. Ça tombe bien, nous les aimons aussi.

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