12/04/2025 – Pierre Tereygeol & Guillaume Latil à Jazz en Avril

12/04/2025 – Pierre Tereygeol & Guillaume Latil à Jazz en Avril

Ce soir, c’est la dernière soirée du festival 2025 organisé par Canal Jazz au Diapason et pour l’occasion Pierre Tereygeol revient sur scène, cette fois accompagné d’un violoncelliste qui a commencé à jouer à l’âge de trois ans, autant dire qu’il a déjà une sacrée expérience musicale. Donc deux instruments aux bouts des doigts de deux improvisateurs hors pair qui savent jongler avec les notes les plus extrêmes, sont là pour notre plus grand plaisir.

Nous retrouvons à peu de choses près le même répertoire qu’à Thizy.

Le silence existe-t-il vraiment, tel est le questionnement de Pierre dans Silent Storn qui commence avec quelques arpèges secondés par un son langoureux sous l’archet de Guillaume Latil .  Quelques percussions sur le violoncelle, des improvisations qui se mêlent, la connexion est faite entre les musiciens. Pierre s’amuse avec sa voix qu’il amène dans les suraigus avant de la descendre au fin fond des graves.

Blue Sky Storm (le confinement de la période covid et l’Amour) amorcé par un solo de guitare puis quelques phrases en parfaite concordance rythmique avec le violoncelle, alternance de douceur et d’esprit torturé, Guillaume toujours prêt à reprendre des petites phrases de la guitare. Le chant, rythmé par le violoncelle, est toujours secondé par la guitare qui fait partie intégrante de Pierre, et nous finissons sur un chorus à l’archet de Guillaume, fabuleux.

L’improvisation est toujours le fil conducteur du concert et cette fois c’est Guillaume qui introduit à l’archet Close to the Dream, cet espace de liberté entre nuit et jour, au réveil. Des instants de légèreté entrecoupés de questionnements à deux cette fois, des petites séquences rythmiques se rejoignent entre les compères puis se déplacent, le chant reprend et se transforme en sifflement au sommet d’une phrase. Un beau voyage entre rêve et réalité.

Nous continuons avec un standard de Billie Holiday Tell me more sur une allure très cadencée et entraînante, puis Phantom thread (si on pouvait changer le cours des choses en un claquement de doigt) sur lequel le e-bow transforme la guitare en violon se mélangeant parfaitement avec le violoncelle qui va nous embarquer dans un solo de haut niveau. Quelle communion entre les deux musiciens.

Circles of Smoke nous entraîne dans l’imaginaire, l’inconscient que l’on peut explorer par le rêve ou la psychanalyse, qui présage des moments de très forte tension portés par la voix de Pierre, alternant avec des instants de bien- être. Un soutien par une belle ligne de basse sur le violoncelle sur un solo de guitare où tout est décalé.

Another Island, entre mesures paires et impaires, sur lequel Pierre improvise à la voix sur la guitare toujours superbement épaulée par Guillaume.

Un rappel sur lequel Pierre revient seul pour nous interpréter sa plus vieille chanson de l’ouest américain, Lost Highway. L’archet électronique libère à nouveau de belles notes tenues accompagnant le fredonnement de Pierre, à qui il ne manque que le chapeau du cowboy, comme deux voix dans une douceur appréciée de tous.

Une belle rencontre de simplicité, de recherche dans le monde de l’improvisation des deux complices qui ont été sur la même longueur d’onde tout au long du set pour la plus grande joie du public.

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