Une Marion Rampal peut en cacher une autre !
En octobre dernier, à l’occasion du Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival, Marion Rampal, accompagnée de Pierre-François Blanchard, nous avait ravis avec son impertinence, sa créativité, sa manière bien à elle de détourner vers, standards ou musique classique pour en faire un authentique délice jazzistique.
Avec « Oizel » (voir la chronique de Michel Clavel), Marion est là où on ne l’attend pas, explorant avec originalité le folk, le rock, le pop, flirtant avec la chanson française. Une nouvelle expérience pour cette chanteuse qui refuse de se faire enfermer dans une catégorie, avide de découvertes musicales.
Si le jazz lui offrait la liberté de l’improvisation, elle semble s’en éloigner dans ce répertoire plus construit. Avec son complice le guitariste Matthis Pascaud, le contrebassiste Simon Tailleu et le batteur Raphaël Chassin, Marion à la personnalité bien marquée, séduit le public.
Voix limpide, posée, juste, elle triture les mots pour en retirer l’émotion, faire jaillir l’imagination, comme avec Oizeau qui évoque la liberté des oiseaux, ou Canards souvenirs d’enfance, de plongeons dans la mer pour explorer les fonds, et sauter dans les vagues. L’enfance et les oiseaux (Alouette) semblent être pour elle un terrain de jeu inspirant.
La maîtrise exceptionnelle de sa voix permet à Marion de développer dans ses compositions une expressivité à large panel émotionnel. Expressivité qu’elle met aussi dans la reprise de standards tels que Don’t think twice, It’s all right de Bob Dylan ou One of us cannot be wrong de Léonard Cohen.
Le blues n’est jamais bien loin et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé, le temps d’une chanson, son pas cadencé si reconnaissable.
Avec sa voix hors du commun, Marion Rampal dessine de multiples paysages musicaux, et reste l’artiste inclassable, curieuse et passionnée qu’elle revendique être.
