Force est de constater que ce show-case n’attire pas les foules au Docks 40. Programmé en pleines vacances scolaires de Pâques et à l’heure du débat politique pour le second tour, c’est dommage car ce duo Linx / Privat est étourdissant et attachant ! On avait quitté les musiciens en septembre à Ecully où ils ont performés en Quintet autour du projet du disque Skin the Game. Ce soir, le concert reflète ce disque mais également le dernier né du chanteur sorti récemment Be my Guest composé de quinze duos.
Le show démarre après que Benoit Thuret de Jazz Radio précise bien qu’il s’agit d’un duo et non d’un duel comme celui qui démarre à la télévision à la même heure… Le premier morceau est issu de Skin the Game et se nomme To the end of an idea. Dès le début Gregory Privat est éblouissant de dextérité et David Linx donne la mesure de l’étendue de sa tessiture… Le second morceau est Azadi et en intermède le chanteur annonce le nouveau projet solo de son camarade pianiste qui chante également sur le disque. Le morceau Bonheur composé par Privat et rebaptisé Here I can see par Linx a l’avantage de mettre en valeur un chorus de piano éblouissant. Puis le frontman rappelle qu’il vient à Lyon régulièrement depuis les années 90 et la période bénie du jazz à la Tour rose qui reste mythique pour les musiciens… Dans une autre vie Linx était batteur, et accompagnait le chanteur Mark Murphy (qui d’après lui est connu des gens de jazz-rhone-alpes.com !), et il reprend le morceau The bad and the beautiful, une BO de film des années 30. Puis il enchaîne avec une autre ballade, « un autre morceau doux » : On the other side of time, qui se termine en un blues endiablé. Un dernier morceau clôture cette session courte et un peu fantomatique du côté du public, mais les deux artistes sont toujours à la hauteur de leur réputation et font le job quelle que soit la configuration…
Une tournée de ce duo doit se dérouler dans les mois à venir, et on se prend à envier les spectateurs qui verraient ces deux artistes pour la première fois !