05/02/2024 – Amity Duet à l’Auditorium de Lyon

05/02/2024 – Amity Duet à l’Auditorium de Lyon

Quand le 29 Aout 2022  Benny Gantz (alors ministre de la défense israélien ) vient à Tokyo pour marquer les soixante-dix ans des relations diplomatiques entre Israël et le Japon, le pianiste Makoto Ozone et le contrebassiste Avishai Cohen ont l’idée d’unir leurs talents au sein du projet Amity Duet.

Le pianiste Makoto Ozone  a constamment été à l’avant-garde de la scène jazz internationale et a croisé sa route avec le vibraphoniste Gary Burton, les pianistes Elis Marsalis, Chick Corea et Gonzalo Rubalcaba, les saxophonistes Paquito D’Rivera et Branford Marsalis, le trompettiste Arturo Sandoval, le batteur Jeff « Tain » Watts et bien d’autres. Il s’est également concentré ces dernières années, sur des œuvres du répertoire de musique classique, interprétant des concertos de Bernstein, Mozart, Rachmaninov et Prokofiev.

Avishaï Cohen quand à lui, contrebassiste, chanteur et compositeur, auteur notamment d’un mémorable hold-up sur la scène de Jazz à Vienne en Juillet 2008 ou il vola la vedette à Diana Krall, est devenu depuis, l’un des grands noms du jazz contemporain « sans frontières » au point de s’être fait connaître auprès du grand public à l’échelle mondiale.

Artistiquement, c’est l’ombre du pianiste Chick Corea, considéré comme l’un des des pianistes de jazz les plus influents depuis les années 70, qui semble les avoir réunis en dehors de leur inclination commune pour l’empathie,  l’amitié, la paix et l’harmonie.

Amity Duet est la synthèse musicale de deux fortes personnalités qui ont exploité leur répertoire respectif pour donner corps à une œuvre teintée de musique classique, de jazz et surtout d’improvisations époustouflantes.

Ils produisent ainsi une musique, délicieux mélange de délicatesse et de virtuosité d’un pianiste extrêmement à l’écoute et le gros son d’Avishaï Cohen, centré sur les registres graves et médium articulé sur un swing irréprochable et l’utilisation exceptionnelle de la main gauche qui lui confèrent  une autorité musicale qui, quel que soit le contexte stylistique, l’installent immanquablement en position de soliste.  

Ce fut donc une prestation saluée par un public emballé et sous le charme, gratifiée de trois rappels honorés par les deux artistes. 

Personnellement indécrottable adepte de la tradition, outre les compositions comme Matrix ou les deux musiciens se sont livré à un jeu de cache-cache harmonique et rythmique particulièrement virtuose, j’ai singulièrement  apprécié le premier morceau: On Green Dolphin Street, un magnifique standard amené tout doucement par une longue introduction d’un extrême raffinement sans parler de la sublime ballade : Everything Happen to Me au cours de laquelle on a pu savourer le talent à l’archet du contrebassiste.

Tout cela m’évoque une citation ( qui n’a rien à voir ) de l’acteur Samuel L. Jackson : « Ce qui me tue : c’est que tout le monde pense que j’aime le jazz »

 

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