Alfio Origlio & Célia Kameni Quartet : « Secret places »

Alfio Origlio & Célia Kameni Quartet : « Secret places »

Comment ne pas tomber sous le charme de cette musique? Le meilleur CD que nous ayons entendu depuis longtemps, et le plus à notre goût.

Dés les premières notes de Kissed from a rose .

Seal chante “la luz de me lado oscuro”… La version de notre quartet- Célia  Kameini à la voix, Alfio Origlio au piano, Fender Rhodesr, effets, arrangements et logistique, Zaza Désidério batterie, Brice Berrerd à la contrebasse est plus intimiste, plus sensuelle. Seal a usé de l’écho. Dans la version de Célia il ya plutôt du grain, et un splendide chorus de piano.

Ici, tout est remarquablement intégré. Saluons au passage le beau travail de la prise de son et du mixage de Jean Paul Pelegrinelli, en étroite collaboration avec Alfio. Les bonnes complicités, tournées vers l’essentiel font des miracles.

Et ce CD , est un petit bijou, une merveille. Moi, j’en veux dix exemplaires pour les anniversaires, fêtes, Noels de mes amis et parents1. Ecoutez plutôt Master Blaster (Stewie Wonder, of course) dans une version  swing. C’est, là encore, moins dans la puissance de la sono que ça se joue que dans la finesse dialogue de la voix splendide de Célia  ( et de ses chœurs) et d’une contrebasse mélodique et pugnace. Le piano intervient sur le refrain et dans un chorus de fin.

Ce titre, comme celui qu’a immortalisé Hendrix, Purple Haze, recoit un traitement passionnant: la dynamique intérieure est conservée (écouter les effets spéciaux obtenus à partir du Rhodes mis en dialogue avec les  chœurs originaux de Célia, ou le trois temps qui déménage pour soutenir le chorus de piano puis de piano électrique. Mais la voix splendide, déchirée et douce à la fois de Célia, le son d’ensemble parfaitement intégré, des harmonisations de pointes, donnent une dimension d’intimité à l’ensemble qui touche le cœur.

Ecoutez l’admirable Stella by Starlight! Son renouvellement harmonique et rythmique (un passionnant 6/8) sa tendre mélodie et sa douce conclusion. Les références « pop » de Célia (Hendrix, U2- Bloody Sunday) rejoignent le goût d’Alfio pour l’usage trafiqué du Fender Rhodes et son oreille instruite par Herbie Hancock.

Bloody Sunday est de ce point de vue un beau mariage musical. Sur des paroles de Célia, la pointe avancée de cette musique est sans doute Inner Song, une composition collective d’ Alfio, du beat boxer Alem et du percussionniste Stéphane Edouard qui interviennent  pour l’occasion dans  ce titre2

Toutes  les  époque sont ici intégrées, un peu comme Grégory Porter marie tous les jazz et toutes les « souls » dans ses chansons. Toutes les références musicales de notre CD sont traitées avec la même homogénéité. Ainsi Invitation devient un thème langoureux. Pour le Grégory Porter No love dying here, comme pour le Secret life of plants de Stewie Wonder, Alfio choisit le son chaleureux du Fender Rhodes. Les thèmes gagnent en intimité et servent la douceur de la voix de Célia. Je ne crois pas avoir jamais entendu cette voix dans un tel écrin.

Cerise sur le gâteau: en français, le Blues indolent de Jeanne Moreau, moins détaché, plus enflammé. Le jeu du trio (Zaza redoutablement discret et efficace comme toujours) derrière Célia est passionnant : une progression dans l’intensité, la dynamique rythmique, la dramaturgie du thème permettent à Célia de donner toute sa mesure.

Samedi 30 à 20h le quartet présente au public son CD dans la salle Pallas de Paladru. Le concert exceptionnellement est gratuit. Venez nombreux écouter Invitation.

 

 

 

1 https://alfioorigliopro.wixsite.com/alfio-origlio/boutique-albums-cd

2 un titre de ces trois là est d’ailleurs en préparation

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