
Mars attaque (2/3)
Les Merveilleux.
Après avoir commencé par les plus atypiques, seconde salve de notre sélection printanière où l’on a rassemblé les petites merveilles du moment dans des genres fort contrastés, mais qui toutes nous ont profondément touché par leur extrême délicatesse. À commencer par le superbe conte narré par Gabi Hartmann qui réussit haut la main l’exercice du second album après sa fracassante révélation, puis avec deux solos intimistes d’une rare profondeur, celui du guitariste Thomas Naïm nous faisant redécouvrir toute la subtilité de l’univers hendrixien, et celui du pianiste Demian Dorelli qui réinterprète pour la seconde fois celui du maître de la folk british Nick Drake. Une même grâce absolue que l’on retrouve aussi dans le duo quasi mystique du violoncelliste Matthieu Saglio avec son frère Camille, haute-contre à la voix d’ange. La Beauté, c’est par ici…
GABI HARTMANN «La femme aux yeux de sel» (Sony Music / Masterworks)
Si l’exercice du second album après un méga carton est toujours le plus difficile, on peut affirmer que Gabi Hartmann relève le défi haut la main avec son nouvel opus, deux ans après s’être révélée avec son disque éponyme qui fût d’emblée la meilleure vente de 2023 en catégorie jazz-world. «La femme aux yeux de sel» paru pile en ce jour de printemps est construit comme un conte musical en trois parties (l’innocence, les désillusions de la vie, la sérénité retrouvée), racontant l’histoire de Salinda, habitante d’une île imaginaire, dont les yeux de sel fondent à chaque larme versée. Un voyage initiatique et poétique dans son monde intérieur, où la malédiction est soignée par l’émerveillement face à la beauté de la nature.
Une fois encore, la chanteuse parisienne qui a vécu à Rio et tombée amoureuse des voix des tropicalistes, brouille les styles pour affirmer le sien, la sensibilité de son timbre apaisant et frappé d’une douce mélancolie.
L’histoire débute par la ballade de Salinda, inspirée de la «Rumba des îles» narrée par Jeanne Moreau dans le film Indian Song. Une douceur quasi hawaïenne portée par les hédonistes membres du Tigre d’Eau Douce de Laurent Bardainne, Sylvain Daniel à la basse, Arnaud Roulin au piano, et leur pote David Aknin (Limousine,Thomas de Pourquery) à la batterie, tandis que Oan Kim le co-compositeur est au sax. Un Bardainne qui justement est au sax sur Love High chanté en anglais, pour une pop lumineuse où les chœurs de fond sont d’obédience soul-gospel. Un troisième saxophoniste Robby Marshall vient ourler la ritournelle de Sikolaiko, en langue sousou de Guinée, avec ici Florian Robin au piano, Abdoulaye Kouyaté à la guitare et Bruno Marmey aux percusssions.
On trouvera la pop-folk matinée de R&B de Into my World un peu bateau, avant de retrouver beaucoup de charme dans les pépites qui vont alors défiler. À commencer par Ton Monde Secret où revient l’équipe de Bardainne sur cette belle chanson à la voix sensuelle et au climat vaporeux. Pour l’enchanteur Fool’s Paradise qui suit, écrit par Jesse Harris qui tient la guitare, on retrouve la patte de ce grand producteur à l’origine du succès de Gabi Hartmann, sur ce titre qui fait appel à un Würlitzer et à un quatuor à cordes. On comprend alors mieux la filiation de Gabi avec des grandes dames comme Norah Jones ou surtout Melody Gardot (dont elle avait fait la première partie à l’Olympia) drivées par le même Jesse Harris, à l’écoute de Take a swing at the Moon qui se rapproche beaucoup d’elle. Un titre où les cordes enregistrées à Buenos Aires participent à l’élégance de ce jazz nostalgique et caressant, entre valse lente et tango argentin, bardé de trois backing-vocals (ténor, mezzo, soprano). C’est bien encore à Mélody Gardot que l’on songe sur le guitare-voix de La Pomena avec Ignacio Maria Gomez, d’une grande pureté et discrètement enrobée par le quatuor à cordes. Et que dire du bien nommé et explicite Mélancolie dans laquelle on s’enfonce un peu plus en fondant de plaisir sur cette sublime ballade symphonique co-écrite avec Baptiste Trotignon, mais où Florian Robin est au piano, avec Elaine Beaumont à la contrebasse et où la voix de Gabi pourra ici rappeler une jeune Françoise Hardy.
Autre pépite signée Bardainne bien dans l’esprit de ses deux derniers albums hédonistes, Le Lever de Soleil déroule sa superbe poésie sur près de six minutes, avec la voix supplémentaire d’Eda Diaz et la présence de la flûtiste syrienne Naïssam Jalal. Une flûte soufflée cette fois par Robby Marshall sur la danse sensuelle de Natureza chantée en portugais où, parmi les sifflements d’oiseaux exotiques, la chanteuse se fait plus fadista. On parlait des similitudes avec Mélody Gardot, c’est encore à s’y méprendre sur le court Lakutshon’ Ilanga, chanson xhosa d’Afrique du Sud, avant de conclure ce magnifique disque par Drink the Ocean, ultime bijou de sensualité signé avec Oan Kim, avec sa douceur slowly et sa langueur toute «Pacifique».
THOMAS NAÏM «May this be Love» (Rootless Blues / L’Autre Distribution)
On saluait ici il y a tout juste deux ans «On the far Side», épopée sonore toute en contrastes souvent crépusculaires, où le guitariste Thomas Naïm avait fait appel au regard aiguisé du coloriste esthète Daniel Yvinec. Après nous avoir déjà enthousiasmé en 2020 avec «Sounds of Jimi» où il revisitait en groupe l’univers du gaucher de Seattle, voilà que Thomas récidive à la fois avec l’éminent directeur artistique et avec Hendrix, mais cette fois seul, avec ce nouvel opus formidable qui vient immortaliser en studio le passionnant solo qui lui a été commandé par le Rhino Jazz(s) Festival et entendu en octobre dernier à l’opéra de Saint-Etienne, en ouverture de la soirée Hendrix au féminin avec Nina Attal et son Electric Ladyland (voir ici). Comme on peut le retrouver sur quelques vidéos en ligne depuis sur Youtube, le répertoire dévolu à l’un de ses héros de toujours développe pour chaque titre choisi un arc narratif, naviguant entre minimalisme et transe, évidence mélodique et fulgurances rythmiques. Fruit d’un long processus introspectif où se croisent l’univers inimitable du légendaire guitariste et le point de vue singulier de son héritier, c’est d’abord la spontanéité et la recherche d’une véritable profondeur qui ont guidé l’élaboration très soignée de ce disque.
«Il est des monuments que l’on hésite à approcher, et revisiter l’œuvre d’Hendrix en solo requiert un certain courage, voire une part d’inconscience, plus encore une solide vision et une bonne dose de travail» explique Daniel Yvinec qui précise que l’ampleur d’un tel défi confère à chaque détail une importance capitale. Choix des guitares utilisées, souvent anciennes et à dompter, choix du studio (installé dans un parking aménagé du XXe, le studio parisien Mercredi 9 est un temple du son analogique et des mélodies en sous-sol…), choix crucial des micros et de leurs emplacements, tout a été pensé fort judicieusement.
Et, comme nous l’avait déjà expliqué l’expert Yazid Manou lors de sa conférence permettant de mieux cerner la personnalité complexe d’Hendrix, Daniel Yvinec nous rappelle aussi «qu’on imagine souvent son œuvre comme sculptée dans le marbre incandescent d’amplis délivrant du son à pleine puissance, mais derrière les feux d’artifices sonores et les solos déchirants se cache une autre vérité, celle d’un compositeur d’une sensibilité rare». Et c’est ainsi qu’une forme de vérité acoustique a présidé à la conception de cet album au subtil traitement sonore, révélant chaque détail avec finesse et sincérité, pour nous conduire, au fil de cette conversation profonde avec l’esprit de Jimi, au cœur de l’âme de ses compositions.
Dépouillé comme pour une guitare classique, Hey Joe en ouverture met en pleine lumière la mélodie bluesy de ce hit, comme Manic Depression ou Purple Haze en dévoilent le groove hypnotique et entêtant, avec un tempo qui claque bien pour Voodoo Child. Des accords lumineux à la douceur contemplative qui rayonnent sur Drifting ou dans la profondeur d’une mélodie apaisante comme One rainy wish en forme de doux road-trip. Passés les Sergent Pepper’s puis Jealous Guy (où l’on s’est habitué à entendre la voix de Brian Ferry…) empruntés à Lennon, Crosstown Traffic nous extirpe de ce ravissement avec une rythmique marquée. Le groove se fait plus rock avec le tricot précis de Thomas qui fait ici sonner toutes les nuances de son instrument, de l’aigu au plus grave. On reconnaîtra le thème du plus blue-folk Spanish Castle Magic et sa mélodie bien amenée avec des variations orientalo-andalouses qui en font un petit bijou de coolitude.
Et parmi ces reprises de titres connus, il faut souligner la superbe compo de Thomas Cherokee Blues, totalement habitée par l’esprit hendrixien avec ses variations de son psychédéliques, une tournerie chamanique non sans rappeler aussi le blues obsédant d’un John Lee Hooker. Avant de conclure magistralement par le titre éponyme May this be Love, où l’on peut retrouver dans la sensualité de sa mélodie quelque chose de Hey Joe. Encore un émouvant bijou qui nous laissera vautré comme un rond de flan, tout abandonné au charme saisissant de cet opus qui ravira tout autant les amoureux de belle guitare comme plus largement ceux qui aiment la très bonne musique, tout simplement. Un voyage qui nous conduit au cœur de compositions «qui résonnent encore dans un murmure lorsque se taisent les amplis», comme le décrit encore très joliment Daniel Yvinec . C’est exactement ce qui se produit à l’écoute de cet album magique et indispensable.
DEMIAN DORELLI Nick Drake’s Five Leaves Left «Echoes on a solo piano» (Ponderosa Music Records / Integral )
On découvrait à l’été 2023 au travers de «My Window» (voir ici) Demian Dorelli, pianiste raffiné et yogi bourlingueur, dans des compos originales écrites pour dépeindre le monde vu de sa fenêtre, où sans pathos ni effet de manche, le musicien au style minimaliste et évocateur nous embarquait dans des paysages sonores émotionnels, intensément touchants, explorant l’intersection entre le classique et la musique contemporaine à l’instar d’Einaudi, Zimmer ou Glass. Reconnu par ailleurs pour ses réinterprétations élégantes et sensibles de chefs-d’œuvre emblématiques, le garçon s’était révélé par un premier album qui reprenait déjà en piano solo l’album Pink Moon, ultime opus de son idole absolu Nick Drake. L’archétype du musicos britannique romantique mais maudit, puisque cet étudiant de Cambridge qui a marqué la fin des sixties en signant trois albums chez Island Records -dont son premier et légendaire « Five Leaves Left » en 69-, est mort cinq ans plus tard d’une overdose en Birmanie, à seulement vingt-six ans (il aurait d’ailleurs presque pu faire partie du sinistre club des 27…).
Et c’est donc encore Drake et ce fameux album qui auront occupé le dernier projet du pianiste, avec un lien d’autant plus personnel que Dorelli réside désormais à Cambridge, avec son propre studio de jardin à quelques encablures seulement de l’université où l’original a été composé. De quoi renforcer encore le lien profond qu’il entretient avec la vie et l’œuvre de Drake, ce qui semble évident dans les interprétations qu’il en fait, toujours en piano solo. Il sait mieux que personne capturer les arrangements complexes et l’intensité émotionnelle de ses chansons dont certaines mélodies à la force intemporelle nous reviennent aussi à l’esprit, sans même que nous sachions de qui étaient ces belles compos entendues durant notre adolescence. Même si les plus connues l’ont été bien plus tard, dans les 80’s avec les reprises de Robert Smith ou de REM par exemple, qui les ont beaucoup popularisées à l’instar d’une célèbre pub pour Volkswagen…
Ce « Five Leaves Left » pianistique a -qui plus est- eut l’honneur d’être enregistré dans la mythique Wood Room’ des studios Real World de Peter Gabriel, près de Bath, avec le producteur Alberto Fabris et l’ingé-son Tim Oliver aux manettes. Un duo d’experts qui a créé un nouveau son à la fois fidèle à l’héritage drakien, tout en offrant ces «Echoes on Solo Piano» comme autant de reprises contemporaines centrées sur le seul piano. Dix titres qui mettent parfaitement en valeur la beauté mélodique et la complexité harmonique du jeune prodige qui était alors devenu un des maîtres de la folk-music,et préservant avec fraîcheur l’essence émotionnelle de l’œuvre originale.
Une force mélodique qui vous saisie dès l’intro de Time has told me, avant que le célèbre thème de River Man vous revienne vite à l’esprit. Le charme se déroule en continu avec The thoughts of Mary Jane, même si parfois ces longues plages atmosphériques se font plus sombres à l’image de Three Hours. Passée la mélodie pop-classique de Days is Done, puis l’élégance appliquée à la Cello Song, on aime beaucoup le thème jazzy nettement plus enjoué de Man in a Shed, comme encore Fruit Tree qui suit sur plus de cinq minutes et vous ramène à un thème qui finit par faire tilt, déclinant toute la patte classique et romantique du compositeur, comme du pianiste ré-interprétateur par la même occasion. Avant de conclure par la mélodie blue-jazz et chantante de Saturday Sun, on aura apprécié le tout autant connu Way to Blue, chanté depuis par de nombreux artistes et qui, même en piano solo sans voix, vous donne d’instinct l’envie de chantonner. D’abord comme suspendu, puis prenant du nerf dans son approche bluesy, il nous accroche comme on l’a été au fil de cet album atmosphérique, captivant et touchant.
Matthieu & Camille Saglio «Al Alba» (ACT Music)
Si cet album ne paraîtra officiellement que le 25 avril prochain, on s’empresse de l’annoncer dès aujourd’hui, ayant de fait toute sa place quand il s’agit d’évoquer les petites merveilles de ce radieux printemps musical. Un pléonasme puisque chacune des parutions de notre violoncelliste adoré ne cesse de nous éblouir à chaque fois, quel que soit le format du projet, de ses renversants solos à son magnifique quartet dont le dernier volet, bien nommé « Voices », s’augmentait de nombreuses voix du monde auxquelles il rendait hommage. Une évolution naturelle chez Matthieu qui a longtemps produit une musique instrumentale, mais dont les sublimes mélodies appelaient de plus en plus à être aussi portées par du chant. Déjà en 2020, parmi l’impressionnant casting convoqué pour son chef-d’œuvre absolu «El camino de los vientos» (Les chemins du vent) qui signait son arrivée sur le prestigieux label ACT, on trouvait côté voix celle de son frère Camille qui lui aussi mène depuis longtemps un parcours d’explorateur dans le vaste champ des musiques du monde. Déjà avec « Manafina » il y a bientôt vingt ans, le musicien doué d’une singulière tessiture de haute-contre mêlait les langues, du français à l’arabe, du bambara au diolla en passant par le turc, tout en inventant également son propre langage imaginaire. Initiateur d’une nouvelle pratique du chant, on a depuis retrouvé Camille notamment par ses collaborations avec Madeleine Cazenave dans le projet Azadi (les Orbes, voir ici).
S’il était bien sûr parmi les divers vocalistes entendus sur « Voices », c’est aujourd’hui la première fois que les deux frères concrétisent tout un album ensemble, dans un duo qui semble une évidence tant l’un comme l’autre partage le goût des croisements comme celui du classique et du jazz, des voix baroques à celles du monde.
« Al Alba » donc, à l’aube. Ce moment frontière entre la nuit et le jour, rêves et réalité, instant encore suspendu où tout commence, empli des plus belles promesses. Une poésie qui toujours touche en profondeur, dans un écrin de douceur et de beauté qui est assurément la marque de fabrique de Matthieu Saglio au fil d’une riche discographie construite pierre après pierre.
Passé le titre éponyme en ouverture où le cello répond à la complainte de la voix, Con Toda Palabra ne nous est pas inconnu puisqu’il s’agit d’une chanson de la regrettée Lhasa de Sela trop tôt disparue, titre déjà interprété par Camille il y a deux ans sur « Azadi » évoqué plus haut, et qui ici mêle la voix baroque du haute-contre au lyrisme du violoncelle. Avec Derviche, décliné en deux parties, on s’enfonce dans la mystique quasi religieuse, d’abord avec un volet contemplatif et scotchant où l’on entend la voix des anges, puis un second qui tient de la prière orientalisante avec son thème prenant et la tournerie obsédante des cordes, circulaire comme un…derviche. Mais, la voix de Camille ne se cantonne pas à ce seul registre. Son chant dépouillé sait refléter la douceur toute «Pacifique» de ces contrées lointaines comme ce Ginkgo Biloba d’abord en bambara et qui se termine en français avec un grain particulier proche de Vianney, le chanteur à l’organe acrobate se substituant également ici à une trompette. Il sait se faire plus bluesy dans une étonnante version du standard Strange Fruit [NdlR : écrit en 1937 par Abel Meeropol plus connu sous le pseudonyme de Lewis Allan et immortalisé en 1939 par Billie Holiday] où le violoncelle qui donne la rythmique est joué comme une guitare, avant une envolée cette fois à l’archet, typique de la patte du violoncelliste.
Comme sur Amelui, c’est sa fameuse voix de tête que Camille déploie dans un registre arabo-andalou pour Miba et sa rythmique plus groovy façon afro-blues, portée par le violoncelle qui tient cette fois de la contrebasse.
La fratrie s’agrandit du troisième Saglio (une famille où décidément les fils sont tous doués d’un don pour la musique et les arts) avec Gabriel -longtemps leader des Vieilles Pies et chanteur humaniste à la voix éraillée proche d’un Mano Solo, qui explore désormais à son tour les musiques d’Afrique mandingue et lusophone-, venu rejoindre ses frangins sur Iberian Ballad, superbe ballade qu’il appuie de sa clarinette basse.
Si la voix de Camille est encore poussée dans des hauteurs que seules les cordes du violoncelle peuvent atteindre sur Movement, titre d’une grande force lyrique où le refrain est entonné conjointement avec Matthieu, elle révèle sa beauté naturelle quand elle est plus à nue, telle qu’on l’entend sur Le vent nous portera repris à Noir Désir. Toujours une affaire de «chemin des vents», où il est justement question de tapis volant et de taxi pour les galaxies.
À propos de cet album de référence où figurait déjà Atman (l’âme, en hindou) chanté par Camille, nous sommes très heureux de réentendre ici la reprise de ce titre parmi les plus beaux bijoux de l’opus, sa profondeur mystique totalement contemplative et aux frissons garantis, où la voix nous emporte dans les limbes d’une Natacha Atlas (laquelle contribuait de « Voices »). Enfin deux nouvelles compos viennent clore cet album totalement envoûtant, d’abord Le Nuage avec un violoncelle bachien qui va entamer un dialogue alerte avec la voix sur une rythmique plus dans l’esprit des musiques de l’Est, pour finir avec le nostalgique Tariq (Le chemin, en arabe) poème écrit par Camille et dédié à ses enfants, ici en talk-over, dont la mélodie a tout d’un hymne émouvant et où la voix de l’ange Camille se fond dans les volutes de Matthieu. Merveilleux vous disais-je.